La nuit a été réparatrice. Le feu de bois a séché nos affaires. Nous retrouvons chaussures et chaussettes en état avec soulagement. Mais l'étape d'hier a laissé des traces : une douleur à l'épaule pour Marie France, un début de gène au genou gauche pour ce qui me concerne. Lise propose de déposer nos sacs à dos à notre prochaine étape, l'abbaye d'Oelenberg qui se situe à une quinzaine de kilomètres. Marcher sans contrainte de charge pour cette troisième étape : pas d'hésitation ! Nous validons. Un très grand merci à notre hôte pour ce service proposé aussi simplement.
Nous apprécions d'autant plus notre petit déjeuner maintenant que nous avons à l'esprit que nos dos seront soulagés. A 11 heures, nous quittons le village et reprenons notre GR531, direction Illfurth. Les dénivelés se font plus intenses. Les collines se succèdent avec en ligne de mire les Vosges et le ballon d'Alsace où quelques traces de neige sont encore visibles. Sans le poids de nos sacs, nous admirons les paysages aux lignes courbes. Il fait beau et les signes du début de printemps sont visibles : les feuilles des arbres sont déjà bien présentes, les arbres fruitiers sont en fleurs. Marie-France retrouve les jonquilles de son enfance. Moment émotion. Nous entrons dans le village d'Illfurth à l'heure du déjeuner et trouvons un kebab, seul commerce ouvert à cette heure là. Je préfèrerais une bonne pizzeria mais bon, à défaut, et au vu des deux heures de marche qui nous attendent, le kebab fera l'affaire.
Nous reprenons notre marche et les derniers kilomètres pour atteindre l'abbaye d'Oelenberg se font en terrain plat. J'avais parfaitement en mémoire l'arrivée à l'abbaye, l'ayant visionné de nombreuses fois auparavant sur google maps. Malheureusement, la douleur au genou gauche ressentie hier devient rapidement intense. C'est étrange comme la douleur peut vite accaparer l'esprit. Je m'étais fait une joie d'approcher l'abbaye et d'en déceler progressivement les contours et les environs. La douleur a tout effacé. Ne compte plus que le nombre de pas restant pour atteindre l'objectif. Un coup de fil au père hôtelier pour l'avertir de notre retard. Finalement, en marchant lentement et en boitant, nous arrivons à bon port. Heureusement, demain dimanche, c'est journée repos. Je verrai bien l'état des lieux lundi matin. Pour l'instant, nous profitons, Marie-France et moi, des derniers instants ensemble avant notre séparation demain matin
Obermorschwiller - Abbaye d'Oelenberg : 20 km / 4h (cumul 55 km / 12h)
Département : Haut-Rhin (68)
Région : Alsace
Paysage : *** (les paysages et villages du Sungdau)
Météo : ciel dégagé
Hébergement à l'arrivée : abbaye
Le physique : des ampoules mais c'est sans importance. La douleur au genou, c'est une autre histoire. A suivre...
Le moral : petit coup au moral avec cette histoire de genou
Thème de réflexion du jour à développer :
La France : pourquoi ?
© Philippe MATHON