Départ un peu précipité ce matin, mes hôtes ayant un rendez-vous à l'extérieur à 10h30. Une nouvelle fois, je ferme mon PC sans avoir terminé la rédaction de l'étape de la veille. Les choses se compliquent un peu depuis mon entrée en Bourgogne. Les chambres d'hôtes dans la région insistent pour que l'on arrive le soir après 17h00 et quittent le lendemain avant 10h30. Les bourguignons se montrent moins souples que les francs-comtois et les jurassiens.
Au petit-déjeuner, je retrouve un couple de parisiens parti la veille en voiture de Bâle où ils avaient été voir une exposition d'art moderne et arrivé pendant la nuit à la chambre d'hôtes. Etrange coïncidence ! Nous sommes partis l'un comme l'autre de Bâle. Nous comparons nos itinéraires et kilomètres effectués (400 km, identique voiture et marche) et le temps consacré (5 heures de voiture pour 91 heures de marche). La discussion se poursuit ensuite sur le port du sac à dos et notre hôte confirme avoir reçu encore dernièrement des marcheurs complètement épuisés et blessés au point de devoir abandonner leur marche. Jusqu'à ce jour, je n'ai dépassé qu'un seul groupe de pèlerins, des allemands, qui semblaient également épuisés. Nous nous sommes dit bonjour mais la barrière de la langue nous a empêchés d'aller plus loin. Je comprends la difficulté logistique et financière de faire suivre son sac à dos en voiture mais je ne comprends pas la souffrance qu'endurent certains marcheurs dans cette quête de Compostelle. La marche doit être un plaisir, pas un supplice. Pour l'avoir expérimenté à toute petite échelle avec mes ampoules aux pieds, j'ai bien constaté que l'esprit est vite accaparé par les petites douleurs physiques.
Je quitte Châteauneuf et dévale rapidement la route qui mène au canal de Bourgogne. Ce canal que j'avais déjà croisé à Saint-Jean-de-Losne relie le bassin de la Seine à celui du Rhône. Je le descends sur plusieurs kilomètres et atteint un petit port où sont amarrés deux bateaux de plaisance. Etonné par le nombre d'écluses (une tous les deux cents mètres environ), j'interroge un des deux plaisanciers pour en savoir un peu plus sur le sujet. S'en suit une discussion d'une bonne demi-heure avec quelqu'un de très sympathique. Il m'explique qu'il est parti de Paris et remonte ainsi jusqu'à Saint-Jean-de-Losne, point de jonction avec la Saône.
A suivre ...
Châteauneuf-en-Auxois - Thoisy-le-Désert : 16 km / 4h30 (cumul 400 km / 91h)
Département : Côte d'Or (21)
Région : Bourgogne
Paysage : * (étape de plaine sans intérêt particulier)
Météo : ciel légèrement couvert. 19°
Hébergement à l'arrivée : chambre d'hôtes
Le physique : ras
Le moral : des rencontres sympathiques sur la route et à la chambre d'hôtes le soir => tout va bien
La force de conviction pour mener un projet qui tient à coeur. L'engagement du maire. La restauration réussie de l'église du village
A suivre...
© Philippe MATHON